Ce qui s’est passé après le 14 janvier : F. Mebazaâ témoigne
Foued Mebazaâ, ancien président de la République par intérim au lendemain de la révolution a indiqué hier mercredi 6 décembre 2017 lors d'une conférence-débat sur la transition démocratique du 14 janvier 2011 organisée par l’université européenne de Tunis, que le jour du départ de président déchu, il n’était au courant de rien.
"Au niveau constitutionnel, nous étions face à une situation dans laquelle il y avait une absence permanente du président de la République. Il fallait donc que le président de la chambre des députés prenne l’intérim après avis du conseil constitutionnel à l’unanimité. Le soir, il était impossible d’assurer l’organisation d’une réunion de ce conseil. Au début c’est le premier ministre qui a pris l’intérim et le 15 janvier le conseil constitutionnel a validé la passation au président de la chambre des députés. C’est aussi dans un total respect de la Constitution que cette chambre s’est réunie pour la dernière fois le 7 février 2011 pour m’accorder le pouvoir de signer les décrets-lois".
"Vous avez le sentiment que les responsables de l’époque sont au courant de tout. Mais ceci n’est pas vrai. Nous n’étions au courant de rien. J’ai reçu un appel alors que j’étais chez moi. On venait de m’annoncer que le président est parti. J’ai appris que le président avait l’habitude de partir sans avertir pendant deux ou trois jours. Que faut-il faire? Nous avons allié une situation plutôt pas à l’aise pour faire en sorte que les choses avancent tout en tenant compte de la situation des tunisiens qui étaient dans la rue dans les régions. Nous avons aussi fait le lien entre ceux qui manifestaient dans les régions et ceux qui ont organisé les manifestations le 14 janvier à Tunis", a indiqué Foued Mebazaâ.
L’ancien président de la République par intérim a assuré qu’il y avait un manque de légitimité à l’époque. Il a aussi évoqué le contexte politique et économique qui a marqué 2011, année charnière dans la transition politique en Tunisie.